La ruine de la cité athénienne du IV e siècle, avant notre ère, est le résultat de l’usage pervers du logos par les sophistes. Ces derniers ont développé une rhétorique, un art du maniement de la parole, qui ne visait qu’à remporter la victoire sur son interlocuteur dans les assemblées à l’aide de la force illusoire de la persuasion. L’aversion platonicienne à l’égard de cette technique se justifiait par son pouvoir corrupteur et son incapacité à révéler le vrai. Dans ce sens, la rhétorique philosophique constitue sa version transfigurée. Elle sera théorisée par Platon en vue de la restauration du bien-être collectif et de la culture de la parole citoyenne, éthique et véridique. À suivre le disciple de Socrate, c’est à ce prix que la pathologie sociopolitique athénienne connaîtrait un traitement efficace.